22/02/2013

La Villa sur la falaise


La Villa sur la falaise (Cati Baur, Fred Bernard, Hannah Berry, Isabel Kreitz, Gabrielle Piquet, Nate Powell, Davide Reviati, Sylvain Saulne, Kan Takahama, Jirô Taniguchi, édition Casterman écritures, 2012)

Pour fêter leur 10e anniversaire la collection Casterman écritures a publié cet ouvrage collectif où -à ma grande honte- je n'ai reconnu qu'un nom (Jirô Taniguchi dont j'ai déjà parlé à propos du Gourmet Solitaire et de Quartier Lointain). J'ai adoré l'idée de base, un auteur (ici Benoît Soral) a proposé un début de scénario, les 10 auteurs doivent l’interpréter à leur sauce en noir et blanc. La contrainte est la suivante : une violente tempête a coupé en deux une maison située en haut d'une falaise, les gravas de la moité détruite gisent sur la plage en contrebas et c'est rapidement devenue une attraction pour les curieux du coin et les touristes ; l'héritière de la maison qui n'ai pas revenue depuis des années vient constater les dégâts avec son fils, qui dort dans la voiture ; l'ancien voisin est toujours là...


La fascination des maisons au bord de falaise est apparemment répandue et j'en souffre évidemment. Je suis toujours très intéressée par les projets collectifs à contrainte précise, je trouve que c'est une excellente méthode pour découvrir la personnalité d'un auteur et La Villa sur la Falaise en est un excellent exemple.

Les dessins sont évidemment très différents, aucune maison ni falaise ne ressemble à une autre. Pour les récits par contre, nombreux sont les auteurs qui n'ont pas su sortir du carcan de base. Ceux qui l'ont fait ont parfaitement réussi leur coup par contre. C'est donc un peu inégal, mais n'est-ce pas le cas de tout ouvrage collectif ?


Mon récit préféré est peut-être celui de la Britanique Hannah Berry dont l'humour est nettement au-dessus la moyenne et teinté de noir et de Kafka, j'ai beaucoup apprécié son trait et le fait que son humour ne passe pas que par les dialogues mais aussi par des détails visuels et des descriptions d'objet. Mais j'ai également beaucoup aimé la version de la Suissesse Cati Baur -dont l'héroïne est absolument catastrophée par la perte de son iPhone alors que le Steinway à queue de son père vient de s'écraser en bas de la falaise- et celle de l'Allemande Isabel Kreitz pour son dessin qui nous éloigne de la falaise pour nous offrir de très belles scènes urbaines. (Et non, je n'ai pas choisi des femmes exprès, je n'avais même pas remarqué de cette coïncidence -ou pas- avant de rédiger ce billet et de chercher qui avait écrit/dessiné quoi.)

Quant à Taniguchi, le nom qui m'a finalement convaincue d'acheter cet ouvrage, il se permet de ne pas du tout respecter la contrainte, mais nous embarque dans une jolie histoire de voyage dans le temps. Il fait un peu sa star sur ce coup-là... mais on passe un très joli moment et je ne vois pas bien comment il serait possible de lui en vouloir.

 

J'ai beaucoup aimé cette lecture et si vous aimez les contraintes créatives ou découvrir des auteurs inconnus, je vous recommande cet ouvrage que j'estime néanmoins non-indispensable à une bibliothèque.

2 commentaires:

  1. Deux bédés que je vais devoir acheter, dans la même journée? Tu pousses le bouchon un peu loin, Maurice!
    (Cati Baur, je la connais parce qu'elle fait l'adaptation de Quatre soeurs, et Gabrielle Piquet a fait le magnifique Les enfants de l'envie.)

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    1. Ce n'est qu'une très pâle vengeance face à ce que tu me fais subir très régulièrement, Albert.

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